dimanche 16 septembre 2012

Gorges de Colca (Pérou) - Canyon of Colca (Peru)

Français :
12/09/2012 au 16/09/2012
Après une journée de bus, j'arrive à Yanque, au commencement des gorges de Colca. La route est magnifique, avec un passage de col à 4900m, j'y vois des chinchillas mais je n'ai pas réussi à en prendre en photos.












Dans le bus, j'entends que les 3 types qui sont devant moi sont Français, d'emblée je discute avec l'un d'eux. Je lui propose d'aller faire les rando possibles dans les gorges ensemble. L'idée lui plaît bien. Mais je vais en parler aux deux autres et là je retrouve la bonne mentalité de Français que je déteste "ouais mais euh non, moi déjà que j'avais prévu d'y aller seul, si y'en a encore un qui se rajoute ça va pas...". Ayant tout-de-suite compris à qui j'avais affaire, je retourne m'assoir en pensant tout bas que ce pauvre type représente tout ce que je déteste à présent. Bref.
J'ai entendu qu'à Yanque il y a de super bains termaux donc cela me fait une bonne étape avant de me rendre à Cabanconde pour voir le canyon de plus près. J'en profite pour faire un tour dans le petit musée du village dont la chose qui m'a plu le plus sont les maquettes en pierre des églises de toute la région. Un sacré travail.


































Ensuite je suis allé aux termes mais je me suis trompé, je suis allé aux mauvaises, celles qui sont plus chères et moins bien. A défaut, j'aurai au moins vu un beau couché de soleil.










Bref, le lendemain réveil tôt à 6h pour prendre le bus qui va d'abord me déposer au Mirador de la Cruz. Un endroit connu pour être le meilleur pour regarder les fameux Condors des Andes. Le long de la route, on a une belle vue sur le canyon.





En chemin dans le bus, je parle d'abord avec un Allemand qui a peur de frauder avec le billet d'entrée à la zone. Il vaut 70 Soles (20€), je lui propose de la délester de ce lourd fardeaux, je verrai bien si j'arrive ou pas, mais m'économiser ça, ce ne serait pas de refus, surtout que je trouve que ce prix est abusé. Un peu plus tard, je commence à discuter avec Romain, un Français lui aussi en voyage longue durée. Nous sympathisons immédiatement. Nous descendons du bus et là, c'est le troupeau de touristes, Romain se fait sauter dessus par une garde qui lui demande son ticket. Il lui présente. Puis c'est mon tour, mais je lui dis simplement que je suis déjà venu et que j'accompagne mon ami. Elle me demande juste à voir le ticket. Il est encore valide, elle me laisse donc tranquille. Cool. Je peux donc jouir des lieux sans avoir à me cacher. Mais les touristes pullulent. Il y a beaucoup de monde pour peu de Condors.










Mais Romain et moi allons rester sur le site plusieurs heures. Nous allons rater le dernier bus du matin mais ce sera notre chance. En effet, au bout d'une heure, nous sommes les deux des derniers touristes et il ne reste que les vendeurs de camelote sur le mirador. Et c'est là que la magie va opérer puisque nous allons assister à une réunion de Condors. Ils seront jusqu'à 8 dans le ciel en même temps. Un joli spectacle. Nous avons à ce moment une pensée ironique pour la centaine de touristes, qui étaient là deux heures auparavant, tous armés de leurs gros appareils photos à gros objectif, et qui n'ont vu qu'un seul Condor.


















Bref, nous prenons le premier bus de l'après-midi et arrivons à Cabanaconde (altitude 3287m). Le temps de manger un repas rapidement et de faire quelques réserves et nous voilà entrain de descendre dans les gorges qui sont à cet endroit les plus profondes. Imaginez-vous, nous sommes descendus pendant près de 3h un chemin ultra abrupte dont le dénivelé était de près de 1100m et en plein soleil.


















Nous arrivons à l'oasis de Sangalle (altitude 2180m), joli endroit avec une piscine dont l'eau tiède naturelle provient de la parois des gorges. Nous y passons la nuit en camping.




Le lendemain, nous attaquons le flanc d'en face, la montée est tout aussi abrupte mais le premier village est moins haut.















































Ainsi nous arrivons au village de Fure (altitude 2760m) où nous plantons nos tentes et filons à la cascade de Huaruro à quelques kilomètres de là.
























De retour au village, nous prenons une douche dans la seule douche du village (une cascade), dînons puis passons une bonne nuit, les muscles ont souffert les deux derniers jours.






Le lendemain, nous décidons de prendre un chemin apparemment peu emprunté puisque même les villageois ont du mal à nous expliquer comment nous rendre au village de Tocallo. Il y a pourtant bien un sentier indiqué sur notre carte (très sommaire). Nous tentons le sentier, la montée s'annonce plutôt rude, mais la raideur ne sera pas notre ennemie.






Cette fois, c'est arrivé à un quart du chemin que nous faisons face à un passage très délicat. Nous faisons les funanbules pour passer un endroit qui nous parraît vraiment chaud. Romain se lance le premier mais nous nous apercevons rapidement que le passage est en fait une partie éboulée du sentier. Il se met à glisser, sac sur le dos, c'est dangeureux. Il échappe de peu à une belle dégringolade. Là, je rebrousse chemin pour voir si un autre passage est possible. Et c'est le cas, plus bas, un autre sentier a été créé mais il n'est pas très visible. Bref, reste que Romain est bloqué au milieu d'une belle pente. Le seul moyen pour lui de s'en sortir, c'est de balancer son sac, ce qu'il fait. Le sac dégringole sur 50m puis Romain remonte par des rochers recourverts de sable, c'était vraiment dangereux. Mais nous soufflons tous les deux à son arrivée sur le sentier. Reste que son sac a pas mal encaissé pendant ses roulis-boulis mais pas de dégât majeur.








Nous reprenons donc l'ascension avec une heure de perdue sur le programme. Durant le trajet et une pause pour rendre visite aux toilettes les plus grandes du monde : la Nature, je me suis choper une branche de cactus. J'ai vraiment dégusté pour retirer les épines.












 














Nous arrivons vers 13h dans le village de Tocallo (altitude 3800m). Là, nous ne nous attendions pas à ça, car nous rencontrons un homme du village au combien sympathique mais qui parraît étonné, auquel nous demandons où pouvons-nous manger dans le village (normalement dans tous les villages, les habitants reçoivent et nourissent les touristes pour une dizaines de Soles). Il nous répond :
"Mais ici, il n'y a pas à manger pour vous...
- Ah bon mais pourquoi ?
- Ben, ici, il n'y a jamais de touriste
- Comment ça jamais de touriste ?
- Ben oui, ici nous voyons peut-être 10 touristes par an
- Ah oui ? Mais votre village est sur la carte
- Oui mais aucun touriste ne vient ici, c'est trop loin, trop dur... et puis regardez, nous sommes 8 ici dans le village actuellement
- Mais il y a beaucoup plus de maisons ?
- Oui mais ils travaillent pratiquement tous à la ville (Arequipa) et ne rentrent que de temps en temps..."
Drôle de situation, nous ne nous attendions vraiment pas à ça. Mais qu'à cela ne tiennent, nous cuisinons des soupes chinoises que j'avais encore dans mon sac. Nous repartons heureux de cette rencontre avec ce monsieur et sa femme qui nous ont encore ravitaillés en eau avant de quitter leur petit bout de terrain.



Une belle montée nous attend une fois de plus. Romain va très vite mais je crois que son secret est son sac léger par rapport au mien. Nous arrivons un peu après le milieu d'après midi au mirador de Yocalla Apacheta. La vue sur le canyon y est splendide.





















Mais la descente n'en restera pas moins longue et dévastatrice pour les genoux.






Nous arrivons au village de Cosñihura (altitude 2660m) casi au fond des gorges à la tombée de la nuit. Nous trouvons un mini camping où nous allons passer la nuit. Là, nous allons aussi manger et rencontrer pendant le repas un couple venant de Schiltigheim. Ah, revoir des compatriotes, ça fait toujours plaisir. Malheureusement pas de photo d'eux, juste des photos de mon t-shirt sur lequel on peut voir les traces de sel laissées par la transpiration.





Malgré des journées de marche très intenses et difficiles, nous avions le moral pour retourner au point de départ, Cabanaconde (altitude 3287m), ma petite carte indique 4h de marche... avec un passage au fond des gorges à 2200m d'altitude. Nous nous levons donc à 6h du matin afin de subir le moins possible le soleil. Mais malgré cette précaution  nous restons tout-de-même stupides et décidons d'attaquer la montée sans réel petit-déjeuner, mis à part quelques petits gâteaux et un litre d'eau chacun. La première heure se passe bien, nous longeons le flanc de montagne par un sentier descendant...









... atteignons le pont pour traverser la gorge...








... commençons l'ascension du sentier mais peut de temps après, le soleil se lève déjà et la souffrance commence. Nos ventres creux ne tardent pas à crier famine. Mais nous n'avons rien, qu'un peu d'eau... et des feuilles de coca. Nous allons vivre un véritable enfer. Pendant les deux dernières heures, chaque pas est une souffrance et nous faisons des pauses tous les 100m. Nous croisons des groupes de touristes que descendent et qui sont tous bien frais. Alors que nous, n'en menons pas large. Et je crois vraiment que c'est la première fois que je souffre autant dans ce voyage.











Mais au bout de la souffrance et de l’outre-passement  la délivrance arrive enfin et nous atteignons Cabanaconde en fin de matinée.














Nous allons engloutir un "almuerzo" (signifie "dîner" en Espagnol, et est généralement composé d'une soupe et d'un plat principal) et finir la journée par une bonne petite sieste dans les champs (enfin pour moi, Romain lui s'est endormi avant sur la place centrale du village) avant de prendre le bus pour retourner sur Arequipa.






















Quelle aventure une fois de plus...

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